[39] Abu ‘Amr ‘Uthman bin Sa‘id al-Dani (ed. Friedrich Schwally, qui a participé à la refonte de la Geschichte des Qorāns de son maître Nöldeke, s’est montré un peu plus critique que ce dernier vis-à-vis des sources relatives à cet épisode – pris dans son ensemble. Ces derniers ont rejoints les résultats obtenus par Mingana sur la base d’écrits non islamiques et par l’interprétation des inscriptions du Dôme du Rocher à Jérusalem. [52] K. Versteegh, The Arabic Language, op cit., p. 4Différents récits rapportent que des recueils partiels des révélations avaient vu le jour avant la disparition de Muḥammad en 632, mais si l’existence d’une recension complète réalisée sous l’autorité de Muḥammad lui-même est rapportée par une tradition minoritaire, la majorité soutient que la mise par écrit du Coran eut lieu avant la fin du règne du calife ‘Uthmān, en 656. Plusieurs de ces scénarios se fondent sur l'absence de preuves, mais cela semble une humiliation de faire un tel recours quand il y a déjà beaucoup de genres d'évidences matérielles attendant toujours à être étudiées » (100). l’abondance de récits légendaires, Cette école représentée par Ignaz Goldziher et ses suiveurs comme Joseph Schacht* et Juynboll a été sévèrement critiquée par Harald Motzki, un expert du Hadith, qui a démontré les failles de l’approche hypercritique, et la divergence des chercheurs occidentaux sur la datation de la version finale du Coran en rapportant les conclusions contradictoires que nous résumons dans le tableau ci-dessous, Pendant le règne de ‘Abd al-Malik (685-705). ", Aram, 1989, Volume 1, No. À cet égard nous découvrons que Luxenberg n'en est pas si différent. « Bibliologia », no 38, 2014, 163-174. Ils n’ont apparu en aucun manuscrit, excepté ceux de son propre grammaire, et. Dommage que cet auteur soit décédé avant d, Ces  dernières thèses mettent à mal les résultats de la méthode historico-critique en affirmant la cohérence interne du texte Coranique et donc, a permis de démontrer la cohérence interne du Coran en dépit de ses Cependant, à notre surprise la page de couverture est assortie d’un manuscrit du Coran du 1er siècle de l’Hégire nommé MS. Arabe 328a provenant de la Bibliothèque Nationale de Paris (58). 293-304; J. 47K. [15] A. Grohmann, "The Problem Of Dating Early Qur'ans", Der Islam, 1958, p. Les Inscriptions de Raqush (Jaussen-Savignac 17): Les plus anciennes inscriptions Arabes Préislamiques (date 267), Healey et Smith l'ont accepté comme document arabe le plus ancien (10), Les Inscriptions Jabal Ramm: IVème siècle. Un rapide contrôle de corans de style omeyyade, produits grosso modo au cours du dernier quart du viie siècle, montre également que l’utilisation des diacritiques était encore insuffisante à une époque encore plus récente pour lever toute ambiguïté lors de la lecture du texte, quoique les copistes les aient employés plus libéralement. Tous les deux manquent de voyelles. B. Segal, "Four Syriac Inscriptions", Bulletin Of The School Of Oriental And African Studies, 1967, Volume 30, pp. Un milieu Syro-Araméen trouverait beaucoup de difficultés pour rendre compte des aspects de l'origine de l’écriture Arabe, de son système de points, des origines de l'Arabe classique et du contexte socio-historique en relation avec la montée de l’Islam. [26] Please see B. Moritz, "Arabic Writing", Encyclopaedia Of Islam (Old Edition), 1913, E. J. Brill Publishers, Leyden & Luzac & Co. London, p. 384. See the full article. ), Voyages, déplacements et migrations : actes de la VIe journée d’études nord-africaines, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres, 2014. Sur cette base, nous comptons affiner notre connaissance des écritures, de leur chronologie et de leur diffusion régionale ; nous pensons pouvoir cerner de plus près la façon dont étaient fabriqués les manuscrits et analyser leur enluminure ; enfin, nous espérons étudier en profondeur deux aspects fondamentaux du texte coranique, l’émergence des lectures (les qirā’āt) et la présence de variantes non retenues par la vulgate. For naming of vowels in Eastern Syria, please see pp. Encore et en plus, discréditant la thèse de Luxenberg, une étude récente sur ce manuscrit Hijazi a conclu qu’il avait été écrit dans le qira'at (lecture) d’Ibn `Amir (décédé 118H/736), une des lectures qui sera plus tard considérée de manière indiscutable comme "Moutawatira" par Ibn Moujahid (décédé 324H/926) (61). Le premier est celui de la pluralité des versions en circulation. Les systèmes de vocalisation Syriaques et Arabes ont dû faire face aux difficultés résultant de la nature bivalente de certaines lettres qui sont à la fois des consonnes (ou semi-vocales) et des rétroflexes. N'importe qui jette un coup d'œil à ces inscriptions et les compare à l'échantillon de Coran… discernera un nombre très élevé de caractères qui n'ont pas changés du tout, ou très peu, en 1600 ans qui se sont écoulées depuis qu’elles ont été écrites, Nous devrions également préciser que Nabia Abbott a également réfuté les arguments de Mingana en utilisant le papyrus arabe le plus vieux qui soit connu, L'état de l'écriture arabe dans le temps de Mohammed est indiqué par. Afin de soutenir sa grande idée que le Coran est un document Arabo-Araméen copié sur des textes Araméens chrétiens, il a ignoré ce qui ne devait pas être adaptable à cette idée. Un élément qui aurait joué en faveur de la mise en circulation du récit relatif à la recension d’Abū Bakr est l’estime médiocre dont jouissait ‘Uthmān. Mehr, so möchte man meinen, brauchte man auch anfangs nicht, da zuverlässige Lektoren (.. qurra) die Verkündigung des Koran unmittelbar vom Propheten vernommen und auswendig gelernt haben sollen. 30D’un autre côté, si nous lisons attentivement le texte de ces fragments, nous y trouvons outre les variantes que je viens de rappeler un certain nombre de lectures divergentes, c’est-à-dire des points du texte (habituellement un mot) qui ne s’accordent pas avec la vulgate. Il conclut alors que la transmission du texte de Mohammed (s) n'était pas probablement une transmission orale par mémoire, contrairement aux affirmations de la tradition islamique (68). Notre ignorance de la langue arabe des premières périodes de son évolution est telle que nous ne pouvons pas même savoir avec certitude si elle avait sa propre forme écrite à la Mecque et à Médine. There provenance is unknown. Nous devrions également préciser que Nabia Abbott a également réfuté les arguments de Mingana en utilisant le papyrus arabe le plus vieux qui soit connu PERF No. Le thème de la multiplicité des copies est donc en définitive un noyau structurant propre à la mise par écrit sous ‘Uthmān qui est repris dans la narration d’un épisode ultérieur. B. Segal, The Diacritical Point And The Accents In Syriac, op cit., p. 22; S. Morag, The Vocalization Systems Of Arabic, Hebrew, And Aramaic: Their Phonetic And Phonemic Principles, op cit., p. Bien que les cartes 3 et 4 aient été établies en utilisant des sources différentes, ils correspondent très bien et fournissent de ce fait une évidence corroborative. 348-350; S. P. Brock, "Syriac Studies 1981-1985: A Classified Bibliography", Parole De l'Orient, 1987, Volume 14, pp. noter que cette entreprise qui se veut neutre est parfois exploitée par des (décédé 310H/923) mentionne également un récit qui indique qu'il y avait cinq lectures (c-à-d., khamsah ahruf) du Coran, que Luxenberg suggère correspondre aux cinq signes des voyelles Syriaques (34). 43Déroche F., Qur’ans of the Umayyads: a first overview, Leyde / Boston, Brill, coll. « Même une partie des Edessens, ceux qui parlent cette langue Mésopotamienne (la plupart) correctement, ne peuvent pas lire correctement non seulement ces sons étrangers à partir de leur propre langue qu'ils emploient mais même ses sons indigènes (natifs) ». En outre, la terminologie pour la vocalisation dans l’écriture Syriaque est connue seulement à partir d’auteurs récents tels que Bar Hebraeus et montre bien son influence par l'orthographe Arabe. Son livre est-il réellement un travail scientifique débouchant vers d'autres horizons d'interprétation ou juste une autre tentative d'un coup médiatique ? Avant que Hunain ait composé son premier dictionnaire, il y avait déjà une activité lexicographique intense parmi les Arabes. The matn and isnad of this report can be found here. Comme cela a déjà été souligné à maintes reprises, le vocabulaire employé dans les récits est en lui-même ambigu. 147-149. 337-338. 1, p. Voilà pourquoi les musulmans ont peur. ), est bientôt tombée dans l'oubli et aucune tradition fiable n'a existé pour prouver son existence (8). Il est employé d’une part pour différencier entre l’utilisation de "y", "w"," ' " et "h" comme voyelles et comme consonnes et d’autre part pour différencier entre les homographes. [47] G. H. A. Juynboll, "Hadīth And The Qur'ān", in J. D. McAuliffe (ed. L'origine Nabatéenne de l’écriture Arabe est presque universellement admis » (21). était peut-être la première personne à donner des noms aux voyelles en Syrie orientale (le schéma 1). Si nous restons dans les limites du milieu Nabatéen, l'existence préislamique de l'Arabe classique est facilement objectivable en utilisant. cit., p. 6. Bien qu’elle était séduisante avec des arguments bien agencés et cohérents  cette théorie a été totalement réfutée par la suite, pour des raisons méthodologiques par les propres élèves de Wansbrough qui sont Patricia Crone et Michel Cook. A. Bellamy, "Two Pre-Islamic Arabic Inscriptions Revised: Jabal Ramm And Umm Al-Jimal", Journal Of The American Oriental Society, 1988, Volume 108, pp. A. Haywood, Arabic Lexicography: Its History, And Its Place In General History Of Lexicography, op cit., p. 122. l’Article originale en anglais d'islamic Awarness, Inscription en Arabe Préislamique à Umm Al-Jimal, L’inscription trilingue Préislamique de Zebed: Grec, Syriaque et Arabe daté à 512, Inscription Préislamique Jabal Usays daté à 528, Inscription près de Médine : Début de l’Hégire année 4AH -01, Inscription près de Médine : Début de l’Hégire année 4AH -03, manuscrits coraniques du 1er et 2nd siècle de l’hégire, http://www.islamic-awareness.org/Quran/Text/Mss/vowel.html, manuscrits Coraniques du 1er et 2nd siècle de l’Hégire, Collection d'art islamique de Nasser David Khalili, corpus de la preuve documentaire concernant l’avènement l'Islam. 410-411. Ainsi le "fath" correspond dans l'appellation et dans le bruit au "ftâha" Araméen " (6). 1, pp. [83] A. Mingana, "Syriac Influences On The Style Of The Kur'an", Bulletin Of The John Rylands Library Manchester, op cit., p. 78. La concentration des inscriptions préislamiques Syriaques sont confinées dans la région d'Edesse de l’actuelle Turquie. 263-267. Les données dont nous disposons n’interdisent pas en revanche de penser qu’il a pu jouer un rôle dans la mise en place d’un modèle qui donna une identité visuelle à un courant de transmission déjà existant, représenté notamment par les ṣuḥuf de Ḥafṣa et qui avait reçu l’adhésion d’un certain nombre de fidèles. Seulement vers la fin de cette période qu’à commencé à apparaître les signes qui ont dénoté les voyelles "e" et "a" ; avant ce développement, aucun signe spécifique n'a été utilisé pour les diverses voyelles (40). 56. 42Berlin, Staatsbibliothek (19 février 2015), conférence inaugurale du colloque « Studies on Johann Gottfried Wetzstein (1815-1905) : Manuscripts, Politics and Oriental Studies ». La conquête du Proche-Orient par Alexandre le Grand a ouvert la voie à la langue et à la culture Grecque, la pénétration de l’hellénisme dans toutes les villes et à la campagne était irréversible. L'objet "livre intitulé Coran" n'est qu'un simple, Selon le prophète(s), les récitations lui auraient été dictées par l'ange, Un Coran écrit dans une langue autre que l'arabe n'est pas le Coran. (Bien sûr c’est uniquement Luxenberg qui détient cette information et connaît son existence). Comme les mosquées dont il est question sont attestées depuis le viie siècle et le début du viiie dans le cas de Kairouan, le terminus post quem se place trop haut pour fournir un repère chronologique utile. 78. Commentaire du Coran / 1 Commentaire de la Basmala, de la sourate al-Fâtiha, de la sourate al-Baqara : (La Génisse du verset 1 au verset 105) by: Ṭabarī, Muḥammad Ibn-Ǧarīr aṭ- 839-923 Published: (1983) Commentaire du Coran / 4 by: Ṭabarī, Muḥammad Ibn-Ǧarīr aṭ- … Nous comparerons également l’écriture Arabe à l’écriture Syriaque ainsi que son développement. [69] E. Whelan, "Forgotten Witness: Evidence For The Early Codification Of The Qur'an", Journal Of The American Oriental Society, 1998, Volume 118, pp. Il dit : « Selon la tradition islamique, le Coran remonte au VIIème siècle, alors que les premiers exemples de la littérature arabe dans le plein sens de l'expression sont trouvés seulement deux siècles plus tard, à l'époque de la "Biographie du Prophète" ; c'est-à-dire, de la vie de Mohammed (s) selon l’écrit d’Ibn Hichem, qui est décédé en 828. ), Bar ‘Alī (Īshō‘) The Syriac-Arabic Glosses, op cit., p. 9; Hassan Bar Bahlul (ed. He says:Die islamische Tradition ist jedenfalls außerstande, irgendein Datum zur endgültigen Fixierung der Koranlesung durch Einführung der diakritischen Punkte zu nennen, so daß man auf die allgemeine Feststellung angewiesen ist, daß dieser Prozeß sich über etwa drei Jahrhunderte erstreckt hat.Johannes J. G. Jansen, who reviewed Luxenberg's book (Bibliotheca Orientalis, LX N° 3-4, mei-augustus 2003, Columns 477-480), claims that the earliest occurrence of diacritical dots is in an inscription from 58 AH! La grammaire dans cette inscription est l'arabe classique (12). Étude d’un corpus de manuscrits coraniques datables du viiie siècle J.-C. (7 mai 2015). 152-153. Sa position a été poussée plus loin par Joseph Schacht : ce dernier est arrivé à la conclusion que les traditions concernant Muḥammad et ses Compagnons et servant de base au droit musulman avaient été forgées dans le courant du viiie siècle, au moment où les fondateurs des écoles juridiques ont élaboré leurs doctrines. La carte a été établie par des références externes à l’Araméen et aux noms distinctifs Araméens et religieux. Il est d’une part employé pour désigner le processus de compilation qui débouche sur la production du ou des muṣḥaf-s initiaux, mais le verbe se réfère d’autre part à la mémorisation de l’ensemble du texte coranique – un sens qui est signalé par Suyūṭī dans son Itqān fi ‘ulūm al-Qur’ān quand il souhaite écarter une tradition de l’ensemble de celles qui concernent la mise par écrit (mais pas l’inverse). L'Arabe classique a pris naissance bien avant la période islamique. Il annonce aussi, qu’un grammairien grec avait déclaré que l'alphabet grec, à un certain moment, était composé de dix-sept lettres uniquement ; il avait été graduellement augmenté à vingt-quatre avec l'introduction des voyelles. son dernier mot et elle n’a pas comme vocation de statuer sur le caractère divin 3.1 Les Marques Diacritiques: Il a été supposé par des savants, avec une certaine réserve, que l’origine des marques diacritiques et des voyelles seait le Syriaque (26). [19] C. Luxenberg, Die syro-aramäische Lesart des Koran: Ein Beitrag zur Entschlüsselung der Koransprache, op cit., p. 15. apporter ma petite contribution pour essayer de combler cette lacune même si je Ils ne doivent pas être déficients ou moins que la partie par laquelle un membre peut, si possible, être distingué des autres, qui est comme lui ; parce que cela est pareil à la profusion, qui a été observée, ne convient pas, également l’insuffisance ne convient pas. 66-81. Dans certaines copies de la strate la plus ancienne, on observe des divisions de versets en des endroits que la tradition ignore. 3-56; E. Littmann, Semitic Inscriptions: Syriac Inscriptions, 1934, E. J. Brill Publishers and Printers: Leyden; For another decent survey of Syriac inscriptions see H. Pognon, Inscriptions Sémitiques De La Syrie, De La Mésopotamie Et De La Région De Mossoul, 1907, Imprimerie Nationale: Paris. La carte a été établie par des références externes à l’Araméen et aux noms distinctifs Araméens et religieux. Date known but provenance unknown. », ainsi il est revenu à Ziad et lui dit, « je ferai ce que l'Emir a commandé. Tout en confirmant et, éventuellement, en précisant les données de la tradition musulmane, le palimpseste apporte un témoignage très frappant sur la circulation parallèle au cours de la seconde moitié du viie siècle de versions concurrentes de la révélation muhammadienne. Tout ceci suggère qu’avant l’arrivée de Hunain Ibn Ishaq, la lexicographie Arabe était déjà bien développée et bien plus sophistiquée que la lexicographie Syriaque. D’autre part, ces inscriptions mentionnent des réponses aux chrétiens affirmant la négation du dogme trinitaire, précisant que Isa-Jésus Fils de Marie n’est qu’un prophète parmi d’autre. 7  Voir F. Déroche, Qur’ans of the Umayyads, Leyde-Boston, 2014, p. 13 et 48-56. Certes, l’accès à l’information n’a pas été le même pour tous ces collecteurs de traditions, mais ce n’est pas le seul moment où nous relevons un indice de sélection. Cette tradition, connue de longue date en Europe comme le montre la présentation faite pas Barthélémy d’Herbelot dans sa Bibliothèque orientale, a été illustrée par Nöldeke, ou encore plus près de nous par William Montegomery Watt ou Régis Blachère.